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— Marguerite rougit, et, s’adressant à la jeune Russe :

— Ma chère Olga, lui dit-elle, je vous supplie de dire vous-même au baron que je ne peux pas le souffrir. Vous me rendrez un grand service… Et tenez, la preuve !… Voilà ce bracelet qui vous fait tant d’envie !… Brouillez-moi avec le baron, et je m’engage à vous le donner.

— Oh ! oui-da ! que dirait votre tante ?

— Je lui dirai que je l’ai perdu, et vous ne le porterez pas ici, voilà tout. Tenez, tenez, le baron revient vers nous ; c’est pour m’inviter. On recommence le menuet. Je vais refuser. Ma tante est là-bas, absorbée dans une conversation politique avec l’ambassadeur de Russie. Soyez tout près de moi, il faudra bien que le baron vous invite.

En effet, le baron venait avec une grâce sépulcrale renouveler son invitation. Marguerite trembla de tous ses membres lorsqu’il avança la main pour qu’elle y mit la sienne en disant :

— La comtesse Elvéda m’a dit que, maintenant, vous désiriez danser, et je fais recommencer le menuet pour vous.

Marguerite se leva, fit un pas, et, se laissant retomber sur sa chaise :

— Je voudrais obéir à ma tante, dit-elle d’un ton