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— Oh ! en effet, s’écria-t-elle, si vous avez pu croire que je traitais avec cette familiarité amicale le baron Olaüs, vous devez me juger bien menteuse ou bien inconséquente ; mais, Dieu merci, je ne suis ni l’une ni l’autre. Le personnage que j’appelle par plaisanterie mon amoureux n’est autre que le docteur es sciences Stangstadius, dont il est bien impossible que vous n’ayez pas entendu parler à votre oncle.

— Le docteur Stangstadius ? répondit Cristiano, soulagé d’un grand déplaisir. Eh bien, j’avoue que je ne le connais pas, même de nom. J’arrive de pays lointains où j’ai toujours vécu.

— Alors, reprit Marguerite, je m’explique comment vous ne connaissez pas le savant minéralogiste ici présent. C’est, comme vous l’avez très-bien jugé, un excellent homme, un peu violent parfois, mais sans rancune. J’ajouterai qu’il est naïf comme un enfant, et qu’il y a des jours où il prend au sérieux ma passion pour lui, et cherche à s’en débarrasser en me disant qu’un homme tel que lui appartient à l’univers et ne peut se consacrer à une femme. J’ai connu ce bonhomme il y a déjà bien longtemps, lorsqu’il est venu au château où j’ai été élevée, pour faire des études dans nos terrains. Il y a passé quelques semaines, et, depuis, ma tante l’a autorisé à venir me voir lorsqu’il a affaire dans le pays. C’est le