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Dans tout autre moment, Cristiano l’eût écouté avec plaisir ; car il voyait bien, en somme, qu’il avait affaire à un homme très-ferré sur son sujet, et il s’intéressait vivement pour son compte à toute étude sérieuse de la nature ; mais Marguerite approchait, et le savant, remarquant la préoccupation soudaine du jeune homme, leva son bon œil dans la même direction et s’écria :

— Ah ! voici ma fiancée ! je ne m’étonne plus ! Parbleu ! mon cher ami, il faut que je vous présente à la plus aimable personne du royaume.

— C’est donc lui ! pensa Cristiano stupéfait : c’est décidément le baron Olaüs ! Il est fou ; mais c’est bien là le vieillard à qui cette rose des neiges doit être sacrifiée !

Il se confirma dans cette croyance, mais avec un étonnement nouveau, quand il vit Marguerite hâter le pas de son côté, en disant à mademoiselle Potin :

— Enfin voilà mon amoureux !

Puis elle ajouta en tendant la main au vieillard avec un sourire presque caressant :

— Mais à quoi songez-vous, monsieur, de vous cacher dans ce petit coin quand votre fiancée vous cherche depuis une heure !

— Vous le voyez, dit le savant avec une satisfaction naïve à Cristiano, elle me cherche, elle s’ennuie