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qu’on lui réclamait. Il avait bien reçu la proposition de venir à Waldemora aux frais de l’amphitryon, mais non pas au même titre que les gentilshommes du pays. Aussi se préparait-il à faire la mimique de l’homme qui a oublié son passe-port, et qui se dispose à retourner le chercher, sauf à ne pas revenir, lorsque sa main rencontra dans sa poche, c’est-à-dire dans celle de M. Goefle, un papier signé du baron et contenant une invitation en règle pour l’honorable M. Goefle et les personnes de sa famille, conformément à la formule généralement adoptée. Cristiano, dès qu’il y eut jeté les yeux, présenta résolument la lettre d’admission, que le maître d’hôtel regarda à peine, mais qu’il lut cependant avec certitude

— Monsieur est le parent de M. Goefle ? dit-il en mettant la lettre dans une corbeille avec beaucoup d’autres.

— Parbleu ! répondit Cristiano avec assurance.

M. Johan (tel était le nom du maître d’hôtel) salua de nouveau et alla ouvrir une porte qui donnait sur le grand escalier, par où allaient et venaient les hôtes installés au château, et par où montaient sans contrôle les voisins connus du nombreux domestique de la maison. À cette simple formalité se borna l’introduction de Cristiano, lequel avait espéré y échapper, n’ayant pas le dessein de se poser en