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MAXWELL.

Vous-même, vous ne pouvez accepter aucun bienfait, aucun legs de la comtesse de Mérangis.

JEANNE, bas.

Ah ! monsieur, vous voulez lui dire…

MAXWELL, haut.

Il le faut, l’honneur, la probité le commandent, l’inévitable moment est venu où elle ne doit plus profiter d’un mensonge.

HÉLÈNE.

Un mensonge ! vous m’effrayez ! quel mensonge ?

JEANNE, avec reproche.

Monsieur Maxwell !

MAXWELL.

Je parlerai !… Hélène, le nom de votre mère vous est resté cher et sacré ; une implacable ennemie veut flétrir sa mémoire et ne reculera devant aucun moyen pour rompre tout lien de famille entre vous et la comtesse de Mérangis.

HÉLÈNE.

Entre ma grand’mère et moi ? Que peut un texte de loi contre les liens du sang ?

MAXWELL.

Si cette femme parvenait à faire déclarer que ces liens mêmes n’existent pas ?

HÉLÈNE.

Si elle avait l’audace de le tenter, malgré la répugnance que cette lutte m’inspire, je relèverais le gant, et, pour défendre l’honneur de ma mère, je combattrais jusqu’à la mort !

MAXWELL.

Vous ne pouvez pas lutter ! au nom de votre mère, je vous le défends !

HÉLÈNE.

C’est donc qu’on prétend avoir des preuves contre elle ?