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HÉLÈNE, même jeu.

Pas davantage.

MARCUS.

Tu m’épouserais par générosité ?

HÉLÈNE.

Par dévouement, par amitié fraternelle.

MARCUS.

Si j’acceptais, qu’est-ce que tu penserais de moi ?

HÉLÈNE.

Je penserais que tu m’estimes et me comprends.

MARCUS.

Voyons ! tu sais que je n’ai jamais fait de sottises. Me crois-tu capable d’en faire ?

HÉLÈNE.

Je suis certaine que tu n’en feras jamais.

MARCUS.

Tu ne souffriras pas, toi si studieuse et si instruite, de mon peu de savoir, de mon manque de poésie ?

HÉLÈNE.

Si j’en souffre, personne ne le saura et je tâcherai de ne pas le savoir moi-même !

MARCUS.

Tu sais que je ne suis pas comme beaucoup de nos Provençaux, un coureur de lointaines aventures, encore moins un viveur de province ; que je ne singe pas les beaux petits messieurs de Paris ; que je trouve le vice bête, que je hais la pose, que je suis enfin un brave garçon sans reproche et sans art ? Tel que je suis, me tiendras-tu compte, je ne dis pas de mes brillantes qualités, je n’en ai pas, mais de l’absence de défauts choquants et insupportables ?

HÉLÈNE.

Je chercherai là mon bonheur.