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contre son amant que je hais !… Elles sont là, je le sais. (Elle va au prie-Dieu, tire une clef de son manchon, ouvre, et prend un paquet de lettres qui est caché dans le prie-Dieu.) Enfin ! (À part, lisant quelques mots au hasard.) « La faute… le remords !… » Il n’en faut pas davantage. C’est le remords qui perd les femmes !… L’enfant !… (Elle feuillette le paquet.) Oui, il est question de l’enfant ! La preuve est complète ! Le comte de Mérangis ne l’aura pas puisqu’il la détruirait. — Je n’ai plus rien à faire ici, moi. Je tiens le passé d’Elsie et l’avenir de sa fille !…

Elle met le paquet dans son manchon et sort par la porte vitrée. Aussitôt entre le comte.




Scène III


LE COMTE, ELSIE, venant du fond, ensemble.


LE COMTE.

Eh bien ?

ELSIE.

Elle est partie !

LE COMTE.

Partie ?… (Refermant la porte vitrée avec un geste de satisfaction.) Elle s’est lassée d’attendre votre bon plaisir.

ELSIE.

Je vous répète, monsieur, que j’étais couchée : j’ai à peine pris le temps de me vêtir. Ne vous a-t-on pas dit que j’allais descendre ?

LE COMTE.

Non !… votre nourrice… (Meg fait un mouvement ; d’un geste impératif, il la congédie ; elle sort.) Mais laissons cela, je viens vous apporter une nouvelle. La personne que ma mère envoie pour emmener votre fille en France sera ici dans un instant.

ELSIE, tressaillant.

Déjà ?