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CÉSAIRE.

Il m’a beaucoup aimé, et je l’aime… il n’y a pas à dire, je l’aime de toute mon âme !

HÉLÈNE.

De toute votre âme ?…

CÉSAIRE.

Eh oui ! il m’a recueilli, il m’a élevé.

HÉLÈNE.

Mais non, c’est votre oncle.

CÉSAIRE.

Le maestro Castel, oui ! mais il n’est pas mon oncle, il est… l’autre !

HÉLÈNE.

Ah ! mon ami, que je suis heureuse de votre confiance, et vais vous aimer bien davantage !

Il sort en mettant un doigt sur ses lèvres.




Scène V


HÉLÈNE, puis MARCUS.
HÉLÈNE.

Ce bon Césaire ! Il n’y a donc pas que moi ! Mais son père l’a aimé, lui ; qui sait si le mien ne m’eût pas repoussée ! À son dernier moment, il a dû maudire mon existence qu’il a payée si cher. Son dernier moment ! Je l’ai vu ! Si je pouvais me rappeler seulement un regard ! Non, rien ! il était glacé !… Ah ! dans quel abîme je me débats ! Quel naufrage de toutes mes illusions ! quel démenti à toutes mes croyances ! quelle