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se prêter à votre salut à une aussi douce condition que celle de vous épouser.

HÉLÈNE.

Est-ce que vous avez parlé à maman ?

BARTHEZ.

Le docteur l’interroge et l’avertit ; moi, je vas toujours dresser l’acte et nous le ferons signer aussitôt que possible.

MARCUS.

Attendez ! Hélène semble hésiter…

HÉLÈNE.

Je n’hésite pas, Barthez ! je ne veux pas de cette condition, je veux que Marcus, hérite de sa tante sans être tenu à rien envers moi.

MARCUS, avec une colère concentrée.

Je comprends !

BARTHEZ.

Moi, je ne comprends pas.

MARCUS, regardant Maxwell.

Vous ne comprenez pas qu’elle ne veut plus rien qui nous rattache l’un à l’autre ?…

JEANNE.

Non, ce n’est pas cela…

HÉLÈNE, bas.

Tais-toi ! pourrais-je lui cacher ?… (Haut.) Tu l’as dit, Marcus, nous ne pouvons pas être l’un à l’autre, notre mariage ne ferait qu’aigrir une lutte de famille dont je ne supporte pas l’idée ; une lutte quelconque contre les fils de l’homme dont je porte le nom, révolte mon cœur et ma conscience et je refuse dès à présent tous les dons, même les dons détournés de la comtesse de Mérangis. Je ne prétends plus à rien en ce monde. Je ne me regarde plus ici que comme une servante dévouée ; je n’en sortirai que le jour où il faudra conduire