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vait plus pénétrer dans cette salle, qui est la plus vaste et la plus intéressante du château. Elle est à présent nettoyée et parfumée de grands feux de genévrier allumés dans les deux cheminées monumentales surmontées de balustrades découpées à jour. Le sol est sablé. Une grande estrade couverte de tapis attend l’orateur, des fauteuils attendent les dignitaires de l’endroit. Toute la garde nationale peut être à l’abri sous ce plafond à solives noircies. Nous visitons ce local, qui ne nous avait jamais été ouvert, et qui est un assez beau vestige de la féodalité. Il est bâti comme au hasard ainsi que tout le château, où les notions de symétrie paraissent n’avoir jamais pénétré. Le carré est à angles inégaux, le plafond s’incline en pente très-sensible. Les deux cheminées sont dissemblables d’ornements, ce qui n’est point un mal ; l’une occupe le fond, l’autre est située sur le côté, dont on n’a nullement cherché le milieu. Les portes sont, comme toujours, infiniment petites, eu égard à la dimension du vaisseau. Les fenêtres