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de soi-même ; mais le moyen de penser à soi à toute heure dans le temps où nous sommes.

Nous faisons nos paquets. Léonie transporte toute sa maison à Boussac. Ce sera l’arrivée d’une smala.


Boussac, dimanche 2 octobre.


C’est une smala en effet. Sigismond nous attend les bras ouverts au seuil du château ; ce seuil est une toute petite porte ogivale, fleuronnée, qui ouvre l’accès du gigantesque manoir sur une place plantée d’arbres et des jardins abandonnés. Notre aimable hôte a travaillé activement et ingénieusement à nous recevoir. La sous-préfecture n’avait que trois lits, peu de linge et de la vaisselle cassée. Des personnes obligeantes ont prêté ou loué le nécessaire, nous apportons le reste. On prend possession de ce bizarre séjour, ruiné au dehors, rajeuni et confortable au dedans.

Confortable en apparence ! Il y a une belle