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boue, l’arme au pied, leur colonel fut obligé de leur laisser connaître l’armistice, mais en leur déclarant qu’il ne l’acceptait pas. Si Gambetta dure, ce colonel intelligent sera décoré ou général. — Avec de tels chefs, l’épuisement désiré ira vite, et le pouvoir de ceux qui sacrifient ainsi la jeunesse d’un pays ne sera pas d’aussi longue durée qu’ils l’espèrent.


Mardi 7 février.


On raconte enfin la lutte entre Jules Simon et M. Gambetta ; elle a été vive, et tous les journaux qui se sont permis de publier le décret du gouvernement de Paris relatif à la liberté des élections ont été saisis à Bordeaux. Le coup d’État est complet !

Une lettre nous apprend ce soir que Jules Simon l’emporte, qu’il a dû montrer une fermeté qui n’a pas été sans péril pour lui, que M. Gambetta se décide à donner sa démission, et que le décret de Paris qui annule le sien sera publié demain.