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plus se défendre avec un gouvernement qui ne les préserve de rien et les menace de tout.


Vendredi 3 février.


Le mal augmente. La menace se dessine. Le ministre de Bordeaux décrète de son chef des incompatibilités que la République ne doit pas connaître. Il exclut non-seulement de l’éligibilité les membres de toutes les familles déchues du trône, mais encore les anciens candidats officiels, les anciens préfets de l’Empire, auxquels, par une logique d’un nouveau genre, il substitue les siens. On ne pourra pas élire les préfets d’il y a six mois ; en revanche, on pourra élire les préfets actuellement en fonctions ! C’est le coup d’État de la folie ; il y a des gens pour l’admirer et en accepter les conséquences. — Que fait donc le gouvernement de Paris, qui, on le sait, ne veut pas accepter cette modification à la première, à la plus sacrée des lois républicaines ? L’ennemi l’empêche-t-il de communiquer avec la déléga-