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parti qui domine la situation et fait trembler la volaille, c’est-à-dire les timides du parti opposé ; — mais le paysan et l’ouvrier ne tremblent pas tant qu’on se l’imagine ! Le paysan surtout est très-calme, il sourit et se prépare à voter, quoi ? — La paix à outrance peut-être ; on l’y provoque en le traitant de lâche et d’idiot. L’autre jour, un vieux disait :

— Ils s’y prennent comme ça ? On leur fera voir qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

Ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils se prononceront ici en masse contre le complet épuisement, et ils n’auront pas tort.

— Avec quoi, disent-ils, nourrira-t-on ceux que l’ennemi a ravagés, si on ravage le reste ?

Ils n’ignorent pas que les provinces défendues souffrent autant des nationaux que des ennemis, et, comme le vol des prétendus fournisseurs et le pillage des prétendus francs-tireurs entrent à présent sans restriction et sans limite dans nos prétendus moyens de défense, ils ne veulent