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patience qui peuvent sauver une pareille situation ? — Elle est sans exemple dans l’histoire. Les Prussiens sont-ils appelés à la résoudre en brûlant Paris ? On ne ferme pas l’œil de la nuit, on voudrait être mort jusqu’à demain, — et peut-être que demain ce sera pire !


Dimanche 29 janvier.


C’en est fait ! Paris a capitulé, bien qu’on ne prononce pas encore ce mot-là. Un armistice est signé pour vingt et un jours. Convocation d’une assemblée de députés à Bordeaux : c’est Jules Favre qui a traité à Versailles. On va procéder à la hâte aux élections. On ne sait rien de plus. Y aura-t-il ravitaillement pour le pauvre Paris affamé ? car il est affamé, la chose est claire à présent ! La paix sortira-t-elle de cette suspension d’armes ? Pourrons-nous communiquer avec Paris ? À quelles conditions a-t-on obtenu ce sursis au bombardement ? Il est impossible que l’ennemi n’ait pas exigé la reddition d’un ou de