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s’offraient, les boucs d’avec les brebis. Ceci dépassait les forces de deux vieillards, — hommes d’honneur à coup sûr, mais débordés et abusés dès les premiers jours, — et celles d’un jeune homme sans expérience de la vie politique et sans sagesse suffisante pour se méfier de lui-même.

Tout serait pardonnable et déjà pardonné, malgré ce qu’il nous en coûte, si la résolution de n’en pas appeler à la France n’avait prévalu. Il s’est produit sourdement et il se produit aujourd’hui ouvertement une résistance à notre consentement qui nous autorise à de suprêmes exigences. Nous voulons qu’on s’avoue incapable ou qu’on nous sauve. Nous continuons nos sacrifices, nous étouffons nos indignations contre une multitude d’infamies autorisées ou tolérées, nous engageons le peuple à attendre, à subir, à espérer encore ; mais tout empire, et le ton du parti qui s’impose devient rogue et menaçant.

C’est le commencement d’une fin misérable dont nous payerons le dommage. La délégation