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donné à tous et toujours. Pourquoi donc bouderais-je le paysan parce qu’il ne sent pas et ne pense pas comme moi sur certaines choses ? Il en est d’autres essentielles sur lesquelles on est toujours d’accord avec lui, la probité et la charité, deux vertus qu’autour de moi je n’ai jamais vues s’obscurcir que rarement et très-exceptionnellement. Et quand il en serait autrement, quand au fond de nos campagnes, où la corruption n’a guère pénétré, le paysan mériterait tous les reproches qu’une aristocratie intellectuelle trop exigeante lui adresse, ne serait-il pas innocenté par l’état d’enfance où on l’a systématiquement tenu ? Quand on compare le budget de la guerre à celui de l’instruction publique, on n’a vraiment pas le droit de se plaindre du paysan, quoi qu’il fasse.


22 décembre.


Froid, neige et verglas, c’est-à-dire torture ou mort pour ceux qui n’ont pas d’abri, peut-être