Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait donner. On a nommé quatre généraux. Les Prussiens sont à Vierzon depuis hier ; cela, on n’en parle pas, mais les passants qui fuient, entassés avec leurs meubles dans des omnibus, le disent sur la route.


10.


Grande panique. Des gens de Salbris et d’Issoudun passent devant notre porte, emmenant sur des charrettes leurs enfants, leurs meubles et leurs denrées. Ils disent qu’on se bat à Reuilly. Les restes de l’armée de la Loire sont ralliés, mais on ne sait où ; Bourbaki est à Nevers pour se mettre à la tête de quatre-vingt mille hommes venant du Midi ou de cette déroute, on ne sait.


11 décembre.


Le ministre de la guerre va, dit-on, à l’armée de la Loire pour la commander en personne. J’espère que c’est une plaisanterie de ses ennemis ; ce qu’il y a de certain, c’est que le gouver-