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doit y avoir, comme dans tout parti, des hommes généreux et braves, des bandits lâches et stupides. C’est au peuple d’épurer les champions de sa cause, de séparer le bon grain de l’ivraie ; s’il ne le fait pas, si les honnêtes gens se laissent dominer par des exploiteurs, qu’on les contienne durant quelques jours, leur égarement ne sera pas de longue durée. Beaucoup d’entre eux ouvriront les yeux à l’évidence, et se déferont eux-mêmes de l’élément impur qui souillerait leur drapeau. Ils reviendront, s’ils ont des plaintes à formuler, aux moyens légaux ou aux manifestations dignes et calmes, qui seules font autorité vis-à-vis de l’opinion. Je me résoudrai difficilement à traiter d’ennemis ceux que la violence des réactions a qualifiés d’insurgés, de communistes, de partageux, selon la peur ou la passion du moment. Que ceux d’aujourd’hui se trompent ou non, s’ils sont sincères et humains, ils sont nos égaux, nos concitoyens, nos frères.

— Ils veulent piller et brûler, dites-vous ?

— Prenez vos fusils et attendez-les ; mais il y a