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gaire, c’est la rengaine emphatique dans toute sa platitude. Un homme investi d’une mission sublime et désespérée devrait être si original, si net, si ému ! On dirait qu’en voulant se faire populaire il ait perdu toute individualité. Cette déconvenue, qui m’atteint depuis quelques jours en lisant ses circulaires, si ardemment attendues et si servilement admirées, ajoute un poids énorme à ma tristesse et à mon inquiétude. N’avoir pas de talent, pas de feu, pas d’inspiration en de telles circonstances, c’est être bien au-dessous de son rôle ! Est-il organisateur, comme on le dit ? Qu’il agisse et qu’il se taise. Et si, pour mettre le comble à nos infortunes, il était incapable et de nous organiser et de nous éclairer ! Avec la reddition de Metz, nous voilà sans armée ; avec un dictateur sans génie, nous voilà sans gouvernement !


4 novembre.


Dans beaucoup de lettres que je reçois, de pa-