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se fait plus tard ; elle sera bien sévère, si cet homme ne peut se disculper !

Nous allons nous promener à Vâvres pour faire marcher nos enfants. Je cueille un bouquet rustique dans les buissons du jardin de mon pauvre Malgache. Je ne vais jamais là sans le voir et l’entendre. Il n’y a pas une heure dans sa vie où il ait seulement pressenti les désastres que nous contemplons aujourd’hui. Heureux ceux qui n’ont pas vécu jusqu’à nos jours !


Mercredi 2 novembre.


Bonnes lettres de mes amis de Paris. Ma petite-fille Gabrielle sait dire par ballon monté, et elle m’éveille en me remettant ces chers petits papiers, qui me font vivre toute la journée.

Nous allons au Coudray. Je regarde Nohant avec avidité. L’épidémie se ralentit ; dans quelques jours, j’irai seule essayer l’atmosphère. Je prends quelques livres dans la bibliothèque du Coudray. Est-ce que je pourrai lire ? Je ne crois