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même, et ma mère m’assurant que l’intervalle entre mes deux visites était convenable, je partis pour Bellevue de très-bonne heure. Je m’arrêtai à Brioude pour déjeuner avec M. Louandre. Je lui rendis compte du jugement de ma mère, je me montrai docile à ses avis, et je ne fis qu’une réserve, une réserve hypocrite : ce fut de prétendre que, pour être tout à fait décidé, il me fallait revoir la jeune personne, et je lui promis de revenir le soir même lui donner mon ultimatum.




VI


Je sortis de Brioude au pas, en homme que la conversation officielle d’un notaire a nécessairement calmé, et qui ne veut pas montrer d’impatience aux curieux d’une petite ville, mais à peine eus-je gagné la traverse, qu’une rage d’arriver s’empara de moi. Je mis les éperons au ventre de mon cheval, et, malgré une chaleur écrasante, je ne ralentis son allure qu’aux approches du château de M. Butler. Là, je me rappelai l’air tranquille et le regard ferme de miss Love, ainsi que toutes mes gaucheries de la première entre-