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pire, du calcaire grossier qui n’est ni beau ni bon, et que vous ne regardez seulement pas, et du beau granit rempli de petits grenats et de cristaux fins qui brillent. Vous examinez ça curieusement, et vous êtes contente d’y trouver tant de choses qui font qu’une pierre dure est une bonne pierre, et qu’une pierre molle est une pierre si l’on veut. Eh bien, je vous dis, moi, que c’est la même chose pour les humains. Il y a des cœurs tout en diamant où le soleil se joue quand on l’y fait entrer, et il y en a d’autres tout en poussière grise où il fait toujours nuit.

— C’est-à-dire, reprit Love en souriant avec une apparence de moquerie, que votre cœur est une pierre précieuse, et celui de la femme que vous aimez un peu de fange durcie ? Eh bien, je commence à croire que vous ne l’aimez pas du tout, et que vous ne pensez qu’à vous estimer et à vous admirer vous-même. Peut-être que cette pauvre femme devine, au fond de votre grand amour pour elle, une espèce de mépris qui provient de votre orgueil. Vous vous êtes dit : « Ma manière d’aimer est la seule bonne, et cette femme-là qui aime autrement n’a pas de cœur. » Dès lors, moi, je me demande comment vous osez vous vanter d’aimer si fort et si bien la femme dont vous faites si peu de cas.

La leçon était nette. Je l’emportai pour la commen-