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pas le plus divertissant des trois guides auvergnats, j’étais à coup sûr le plus empressé, le plus solide et le plus consciencieux,

— C’est bien, répondit M. Butler, il faudra lui donner à l’insu des autres un surcroît de récompense, à ce brave garçon-là !

— Oui, certes, je m’en charge, reprit Love. Je veux lui acheter une belle robe pour sa femme, dont il est amoureux fou après cinq ans de mariage. Savez-vous que c’est beau d’être si fidèle, et qu’il y a dans ce paysan-là quelque chose de plus que dans les autres !

— Eh bien, répliqua M. Butler, dites-lui de nous conduire demain dans sa maison. Vous serez bien aise de la voir, sa femme, et peut-être saurez-vous leur dire à tous deux quelque bonne parole, vous qui avez toujours de si bonnes idées dans le cœur !

Love s’adressa alors à moi en français, et me demanda de quel côté je demeurais. J’étais un peu las de feindre. J’échangeai un regard avec François, et il répondit pour moi que je ne demeurais pas dans le pays même. Et puis, averti par un second coup d’œil, il rompit la glace, ainsi que nous étions convenus de le faire à la première occasion.

— Mon cousin Jacques, dit-il en me désignant, demeure du côté de Vélay, dans un endroit que vous ne connaissez peut-être pas, et qui s’appelle la Roche,