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XIX


Cette larme décida de mon sort, et je m’attachai, sans autre réflexion, aux pas de la famille Butler. Je la suivis de loin au village de Mont-Dore, où l’on m’avait dit qu’elle comptait passer au moins huit jours. J’y arrivai à neuf heures du soir par une pluie diluvienne, et j’allai prendre gîte chez un tailleur de pierres qui avait sa petite maison couverte en grosses lames de basalte à quelque distance du bourg. Je me rappelais cet homme, qui m’avait autrefois servi de guide, et qui m’avait plu par son intelligence prompte et résolue. C’était une bonne nature, enjouée, confiante, brave» un de ces Auvergnats de la montagne qui aiment bien l’argent, mais qui, selon leur expression, connaissent le monde, et qui, comptant sur la générosité du voyageur, ne cherchent pas, comme ceux des villages, à l’exploiter et à le tromper.

— François, lui dis-je en entrant chez lui, vous ne me connaissez plus, mais je suis un ancien ami ; j’ai eu à me louer de vous dans d’autres temps, et vous-