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seulement ce que ma mère exigeait de moi. Sauf à consentir à de nouveaux projets de mariage, j’étais résigné à tout ce qu’il lui plairait de m’ordonner.

— Votre mère, répondit M. Louandre, comprend fort bien que vous ne puissiez songer au mariage d’ici à un certain temps. Elle veut qu’à tout prix vous preniez de la distraction. Que voulez-vous faire ? Si vous manquez d’argent, nous vous en trouverons. Voulez-vous retourner à Paris ? Je sais bien, par mon fils qui s’y est trouvé en même temps que vous, et qui est un garçon rangé, lui, qu’il y a là pour vous des remèdes dangereux ; mais, si vous en avez abusé une fois, ce n’est pas une raison pour recommencer, et votre mère, qui m’a paru tout savoir sur ce chapitre, aime encore mieux vous voir faire des folies que de vous laisser tomber en consomption. Partez donc, prenez trois maîtresses, s’il vous les faut, et revenez bientôt, comme vous êtes déjà revenu, raisonnable et disposé à prendre la vie comme tout le monde est forcé de la prendre.

— Non, répondis-je, je n’irai pas à Paris, et je ne prendrai pas une seule maîtresse. À l’heure qu’il est, le plaisir que l’on trouve avec les femmes sans cœur, et que l’on pourrait appeler la mimique de l’amour, me conduirait à l’exaspération. Paris est trop près de Londres ; je ne pourrais pas m’empêcher d’aller à