Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

témoignages d’estime et de bons conseils pour moi ; mais je n’entendais plus, je crois même que je n’avais rien entendu du commencement, et que la phrase qui consommait la rupture était la seule qui m’eût frappé. J’étais comme hébété. Je me souviens que je regardais les peintures du panneau boisé, placé vis-à-vis de moi, suivant de l’œil avec une attention puérile les sujets imités de Callot, comme si je les eusse vus pour la première fois. Il y avait surtout un signor Pantalon qui, vêtu d’une simarre noire sur des chausses rouges, le corps plié en avant et le bras étendu comme pour une démonstration péremptoire, s’empara de mon hallucination. Je crus voir, à la place de son profil barbu, la tête et le profil de Junius Black, et ce que me lisait M. Louandre, je m’imaginai l’entendre sortir de la bouche du personnage de la muraille. Ce fut au point que, la lecture finie, je me retournai vers le notaire avec étonnement, et lui fis une question qui l’étonna tout autant lui-même.

— Que me dites-vous là ? s’écria-t-il en me secouant le bras. Est-ce que vous rêvez ? M. Black n’a en effet, aucun droit, aucune envie, je pense, de se mêler de vos affaires. Ce n’est pas une lettre de Black que je viens de vous lire, c’est une lettre de M. Butler en personne ; voyez la signature.

Je ne fis pas la moindre objection, et je demandai