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CINQUIÈME PARTIE.


À Rome, derrière le Colisée. Il commence à faire nuit.



Scène PREMIÈRE.

GABRIEL, en homme.

(Costume noir élégant et sévère, l’épée au côté. Il tient une lettre ouverte.)

Le pape m’accorde enfin cette audience, et en secret, comme je la lui ai demandée ! Mon Dieu ! protège-moi, et fais qu’Astolphe du moins soit satisfait de son sort ! Je t’abandonne le mien, ô Providence, destinée mystérieuse ! (Six heures sonnent à une église.) Voici l’heure du rendez-vous avec le saint-père. Ô Dieu ! pardonne-moi cette dernière tromperie. Tu connais la pureté de mes intentions. Ma vie est une vie de mensonge ; mais ce n’est pas moi qui l’ai faite ainsi, et mon cœur chérit la vérité !… (Il agrafe son manteau, enfonce son chapeau sur ses yeux, et se dirige vers le Colisée. Antonio, qui vient d’en sortir, lui barre le passage.)




Scène II.


GABRIEL, ANTONIO.


ANTONIO, masqué.

Il y a assez longtemps que je cours après vous, que je vous cherche et que je vous guette. Je vous tiens enfin ; cette fois, vous ne m’échapperez pas. (Gabriel veut passer outre ; Antonio l’arrête par le bras.)