Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

temps le palais que monseigneur Gabriel occupe à Florence. Aux environs de la Saint-Hubert, sa seigneurie part pour la chasse avec quelques amis, tantôt les uns, tantôt les autres, et elle n’emmène que ses piqueurs et son page. Je voudrais bien l’accompagner, mais elle me dit comme cela : « Tu es trop vieux pour courir le cerf, mon pauvre Marc ; tu n’es plus bon qu’à garder la maison. » Et la vérité est… » Alors monseigneur m’a interrompu… « Moi, j’ai ouï dire qu’il n’emmenait aucun de ses domestiques, et qu’il partait toujours seul. Et l’on a remarqué qu’Astolphe Bramante quittait toujours Florence vers le même temps. » Quand j’ai vu le prince si bien informé, j’ai failli me déconcerter ; mais il me croit si simple, qu’il n’y a pas pris garde, et il a dit en se tournant vers M. l’abbé Chiavari, votre précepteur : « L’abbé, tout cela ne m’effraie guère. Il est bien évident qu’il y a de l’amour sous jeu ; mais ils sont plus embarrassés pour sortir d’affaire que je ne le suis de les voir embarqués dans cette sotte intrigue.»

GABRIELLE.

Et l’abbé, qu’a-t-il répondu ?

MARC.

Il a baissé les yeux en soupirant, et il a dit : La femme

GABRIELLE.

Eh bien ?

MARC.

…Sera toujours femme ! Son altesse jouait avec votre petit chien, et semblait rire dans sa barbe blanche, ce qui m’a un peu effrayé ; car, lorsque le prince rumine quelque chose de sinistre, il a coutume de sourire et de faire crier ce pauvre Mosca en lui tirant les oreilles.