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tous les torts que vous pouvez avoir à me reprocher. (Elle veut se retirer).

ASTOLPHE, tâchant de la retenir.

Pas ainsi, ma mère, ne me quittez pas ainsi. Vous souffrez trop, et moi aussi !

SETTIMIA.

Laissez-moi me retirer dans mon oratoire, Astolphe. J’ai besoin d’être seule et de demander à Dieu si je dois jouer ici le rôle d’une mère outragée ou celui d’une esclave craintive et repentante.

(Elle sort.)



Scène V.

ASTOLPHE, seul ; puis GABRIELLE.
ASTOLPHE.

Orgueil ! toute femme est ta victime, tout amour est la proie !… excepté toi, excepté ton amour, ô ma Gabrielle !… ô ma seule joie, ô le seul être généreux et vraiment grand que j’aie rencontré sur la terre !

GABRIELLE, se jetant à son cou.

Mon ami, j’ai tout entendu. J’étais là sous la fenêtre, assise sur le banc. Je sais tout ce qui se passe maintenant dans la famille à cause de moi. Je sais que je suis un sujet de scandale, une source de discorde, un objet de haine.

ASTOLPHE.

Ô ma sœur ! ô ma femme ! depuis que je t’aime, je croyais qu’il ne m’était plus possible d’être malheureux ! Et c’est ma mère !…

GABRIELLE.

Ne l’accuse pas, mon bien-aimé, elle est vieille, elle est femme ! Elle ne peut vaincre ses préjugés, elle ne peut réprimer ses instincts. Ne te révolte pas contre des