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ASTOLPHE.

Vous avez raison, je ne devais pas m’adresser à vous, Madame. Vous ne savez pas et ne pouvez pas savoir… ce que je ne veux pas dire. Mais cet homme me comprend. (À frère Côme.) Or donc, je vous parle, puisque j’y suis forcé. Sortez d’ici.

FRÈRE CÔME.

Je vois que vous êtes dans un accès de démence furieuse. Mon devoir est de ne pas vous induire au péché en vous résistant… Je me retire en toute humilité, et je laisse à Dieu le soin de vous éclairer, au temps et à l’occasion celui de me disculper de tout ce dont il vous plaira de m’accuser.

SETTIMIA.

Je ne souffrirai pas que sous mes yeux, dans ma maison, mon confesseur soit outragé et expulsé de la sorte. C’est vous, Astolphe, qui sortirez de cet appartement et qui n’y rentrerez que pour me demander pardon de vos torts.

ASTOLPHE.

Je vous demanderai pardon, ma mère, et à genoux si vous voulez ; mais d’abord je vais jeter ce moine par la fenêtre.

(Frère Côme, qui avait repris son impudence, pâlit et recule jusqu’à la porte. Settimia tombe sur une chaise prête à défaillir.)

BARBE, lui frottant les mains. Ave Maria ! quel scandale ! Seigneur, ayez pitié de nous !…

FRÈRE CÔME.

Jeune homme ! que le ciel vous éclaire !

(Astolphe fait un geste de menace. Frère Côme s’enfuit.)