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FRÈRE CÔME.

Adieu tous nos rêves !

ASTOLPHE.

Pieux sentiments ! charitable oraison funèbre ! Ma mère, si c’est là la piété chrétienne comme l’enseigne le frère Côme, vous me permettrez de faire schisme ! Mon cousin est un charmant garçon, plein d’esprit et de cœur. Il m’a rendu des services ; je l’estime, je l’aime ; et, s’il venait à mourir, personne ne le regretterait plus profondément que moi.

FRÈRE CÔME, d’un air malin. Ceci est fort adroit et fort spirituel !

ASTOLPHE.

Gardez vos éloges pour ceux qui en font cas.

SETTIMIA.

Astolphe, est-il possible ? Tu étais lié avec ce jeune homme, et tu ne nous en avais jamais parlé ?

ASTOLPHE.

Ma mère, ce n’est pas ma faute si je ne puis pas dire toujours ce que je pense. Vous avez autour de vous des gens qui me forcent à refouler mes pensées dans mon sein. Mais aujourd’hui je serai très-franc, et je commence. Il faut que ce capucin sorte d’ici pour n’y jamais reparaître.

SETTIMIA.

Bonté du ciel ! Qu’entends-je ? Mon fils parler de la sorte à mon confesseur !

ASTOLPHE.

Ce n’est pas à lui que je daigne parler, ma mère, c’est à vous… Je vous prie de le chasser à l’heure même.

SETTIMIA.

Jésus, vous l’entendez. Ce fils impie donne des ordres à sa mère !