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Regardez cette fleur, ma sœur Barbe ! vous n’en feriez pas autant peut-être.

BARBE, aigrement.

J’en serais bien fâchée. À quoi cela sert-il, toutes ces belles fleurs-là ?

FRÈRE CÔME.

Elle dit que c’est pour faire une doublure de manteau à son mari.

SETTIMIA.

Belle sottise ! son mari a bien besoin d’une doublure brodée en soie quand il n’a pas seulement le moyen d’avoir le manteau ! Elle ferait mieux de raccommoder le linge de la maison avec nous.

BARBE.

Nous n’y suffisons pas. À quoi nous aide-t-elle ? à rien !

SETTIMIA.

Et à quoi est-elle bonne ? à rien d’utile. Ah ! c’est un grand malheur pour moi qu’une bru semblable ! Mais mon fils ne m’a jamais causé que des chagrins.

FRÈRE CÔME.

Elle paraît du moins aimer beaucoup son mari !… (Un silence.) Croyez-vous qu’elle aime beaucoup son mari ? (Silence). Dites, ma sœur Barbe ?

BARBE.

Ne me demandez rien là-dessus. Je ne m’occupe pas de leurs affaires.

SETTIMIA.

Si elle aimait son mari, comme il convient à une femme pieuse et sage, elle s’occuperait un peu plus de ses intérêts, au lieu d’encourager toutes ses fantaisies et de l’aider à faire de la dépense.

FRÈRE CÔME.

Ils font beaucoup de dépense ?