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me le paiera généreusement, et je ne suis pas pressé. Mais il faut que justice se fasse. Je veux que ce tapageur d’Astolphe soit arrêté et demeure en prison jusqu’à ce qu’il m’ait payé la dépense qu’il fait chez moi depuis six mois. D’ailleurs je suis las du bruit et des rixes qu’il apporte ici tous les soirs avec ses méchants compagnons. Il a réussi à déconsidérer ma maison… C’est lui qui entame toujours les querelles, et je suis sûr que la scène de ce soir a été provoquée par lui…

UN DES SPADASSINS, garrotté.

Oui, oui ; nous étions là bien tranquilles…

ASTOLPHE, d’une voix tonnante.

Voulez-vous bien rentrer sous terre, abominable vermine ? (À l’hôte.) Ah ! ah ! déconsidérer la maison de monsieur ! (Riant aux éclats.) Entacher la réputation du coupe-gorge de monsieur ! Un repaire d’assassins… une caverne de bandits…

L’HÔTE.

Et qu’y veniez-vous faire, monsieur, dans cette caverne de bandits ?

ASTOLPHE.

Ce que la police ne fait pas, purger la terre de quelques coupe-jarrets.

LE CHEF DES SBIRES.

Seigneur Astolphe, la police fait son devoir.

ASTOLPHE.

Bien dit, mon maître : à preuve que sans notre courage et nos armes nous étions assassinés là tout à l’heure.

L’HÔTE.

C’est ce qu’il faut savoir. C’est à la justice d’en connaître. Messieurs, faites votre devoir, ou je porte plainte.

LE CHEF DES SBIRES, d’un air digne.

La police sait ce qu’elle a à faire. Seigneur Astolphe, marchez avec nous.