les bustes des héros, ainsi Czaslaw conservera éternellement la mémoire de Ziska. »
Ceci pourrait avoir été inscrit par quelques-uns de ces seigneurs catholiques avec lesquels, malgré leurs trahisons, Ziska avait cru devoir jusqu’au bout conserver des ménagements et une apparence d’amitié. Le misérable Rosenberg, qui l’aidait dans l’occasion à brûler les vieux Picards, était de ce nombre ; et sans avoir ni foi politique, ni croyance religieuse, changeant suivant l’occasion, il fallait bien au moins qu’il rendit justice à la valeur célèbre de Ziska.
Plus loin encore une épitaphe bizarre, moitié païenne, moitié picarde :
« Ci-gît Ziska, vaillant en guerre, la gloire de sa patrie, l’honneur de Mars. Il a précipité dans le Styx, avec sa foudre vengeresse, les moines, cette peste criminelle. — Il reviendra encore pour punir les bonnets carrés. »
Derrière l’autel, il y avait une longue et large pierre avec ces mots :
« Cette pierre fut la table de Ziska lorsqu’il prenait le corps et le sang du Seigneur. » Ceci est du pur calixtin.
Enfin sous la massue : « Jean Ziska repose sous ce marbre ; il fut la terreur des tonsurés de Rome. Huss ! il fut le vengeur de ta mort, en poursuivant à outrance les ennemis du calice et en massacrant les moines. Cette massue toute teinte de leur sang, en sera un témoignage éternel. »
Ce distique sanguinaire est franchement taborite.
J’ai transcrit toutes ces épitaphes, parce qu’elles sem-