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jean ziska.

approuvait la communion sous les deux espèces. Vous avez fait trancher la tête à des citoyens de Breslaw pour une faute qui, à la vérité, avait été commise contre Wenceslas, mais qui avait été pardonnée. Vous avez aliéné le duché de Brabant, que Charles IV votre père avait acquis par de rudes travaux (Herculeis laboribus). Vous avez engagé la Marche de Brandebourg sans le consentement de la nation. Vous avez fait transporter hors du royaume la couronne impériale, comme pour nous exposer aux railleries et aux mépris de l’univers. Vous avez emporté les saintes reliques qui nous faisaient honneur, les divers joyaux amassés par nos ancêtres et légués aux monastères. Vous avez aliéné, contre nos droits et coutumes, la mense royale[1] et tout l’argent qui y était destiné à l’entretien des veuves et des orphelins. En un mot, vous avez violé et enlevé tous nos titres, droits et privilèges, tant en Bohême qu’en Moravie ; et, par cette raison, vous êtes cause de tous nos désordres publics. C’est pourquoi nous prions Votre Majesté de nous restituer toutes ces choses et d’ôter de dessus nous tous ces opprobres ; de rendre à la nation les trois provinces qui en ont été détachées à l’insu des trois ordres du royaume ; de rapporter la couronne de Bohême, les choses sacrées de l’empire, les joyaux, la mense, les lettres publiques, les diplômes et tout ce qui a été soustrait ; d’empêcher les nations voisines, et surtout celles qui sont comprises dans la Bohême (la Moravie, la Silésie, le Brabant, la Lusace et le Brandebourg), de nous troubler et de répandre notre sang. Nous prions aussi Votre Majesté de nous faire savoir sa résolution claire et nette, à l’endroit des quatre articles dont nous sommes absolument résolus de ne pas nous départir, non plus que de nos droits,

  1. C’était un trésor public dont le roi ne pouvait disposer qu’en faveur des pauvres.