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jean ziska.

durant le siège de cette ville par les bravades des femmes, qui s’étaient montrées nues sur les murailles pour l’insulter. Précédemment, plusieurs Taborites et deux de leurs prêtres y avaient été brûlés. Il fit passer deux ou trois mille citoyens au fil de l’épée, et cette fois n’épargna ni femmes ni enfants. On fit brûler les gentilshommes, les prêtres, et bon nombre d’ouvriers. Les femmes taborites se chargèrent de l’exécution des femmes catholiques, « sans même épargner les femmes grosses. » Cette ville d’Iduméens et d’Amalécites, comme disaient les Taborites, fut traitée avec toute la fureur que comportaient leurs sinistres prophéties. Un historien raconte avoir vu, plusieurs siècles après, des traces étranges de cette affreuse tragédie. « Dans le cimetière de cette ville, dit-il, il y a une si prodigieuse quantité de dents humaines, que, quand il pleut surtout, on peut amasser dans la terre amollie des dents toutes pures. Si vous enfoncez le doigt dans la terre, vous y trouverez des essaims de dents. Et même dans les fentes des murailles, où elles sont mêlées au ciment. Cela vient, m’a-t-on dit, de ce que ceux qui ont été massacrés là n’ont point été inhumés, etc. »

Apres Commotau, les Taborites prirent Beraun, et s’y conduisirent avec plus de douceur ; Ziska commanda d’épargner le sang. Les prêtres ne furent brûlés qu’après avoir refusé pendant tout un jour d’embrasser le hussitisme. Un jour de patience, c’était beaucoup pour les vainqueurs, à ce qu’il paraît. Les habitants de Melnik envoyèrent des députés pour faire leur soumission et accepter les articles du taborisme. Broda fut traitée comme Commotau, pour avoir été ennemie jurée de Jean Huss. Kaurschim, Kolin, Chrudim et Raudnitz se rendirent et firent profession de foi taborite. Les habitants furent les premiers à brûler leurs églises, à ruiner leurs couvents, à