Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée

Laurent, qui séparait ses paquets d’avec ceux du jeune Félix, et il lui lança des regards ironiques et méprisants, qui ne firent aucun effet : Jacques n’y prit pas garde. Il avait bien autre chose en l’esprit que le souvenir d’Isidora et du dandy qui l’avait insultée au bal masqué, il y avait si longtemps ! Il tourna à demi la tête vers ce beau jeune homme, dont chaque pas semblait fouler avec mépris la terre trop honorée de le porter. Voilà une mine impertinente, pensa-t-il ; mais il n’avait pas conservé cette figure dans ma mémoire, et elle ne lui rappela rien dans le passé.

Cependant Adhémar se retirait, frappé de la figure de Jacques Laurent, et se demandant avec humeur, lui qui, sans aimer Alice, était blessé de ne lui avoir jamais plu, si ce blond jeune homme, à l’œil doux et fier, ne se justifierait pas aisément des préventions suggérées contre lui à madame de T*** ; si, au lieu d’être un timide pédagogue, traité en subalterne, comme il eût dû l’être dans les idées d’Adhémar, ce n’était pas plutôt un soupirant de rencontre, bon à la campagne pour un roman au clair de lune, et commode à Paris pour jouer le rôle d’un sigisbée mystérieux.

Une heure après, le jeune Félix, peigné, lavé et