Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’outragerez dans vos paroles, plus vous aggraverez la tâche imprimée à notre famille.

Désavantageusement connue ? Non, je ne me servirai pas de ce mot-là, repartit le cousin en caressant sa barbe couleur d’ambre. C’était une trop belle personne pour que l’avantage de la connaître ne fut pas recherché par les jeunes gens. Mais il en serait tout autrement dans les relations qu’une femme comme vous pourrait avoir avec une femme comme elle… Alors je présume que…

— Tenez, mon cousin, je comprends ce que vous tenez à me faire entendre, et je vous déclare que je ne trouve pas cela risible. C’est comme un affront que vous vous plaisez à imprimer à la mémoire de mon frère, et votre gaieté, en pareil cas, me fait mal.

— Ne vous fâchez pas, ma chère Alice, et ne prenez donc pas les choses si sérieusement. Eh ! bon Dieu, où en serions-nous si tous les ridicules de ce genre étaient de sanglants affronts ? Dans notre vie de jeunes gens, lequel de nous n’a connu la mauvaise fortune de voir ou de ne vas voir sa maîtresse s’oublier un instant dans les bras d’un ami et même d’un cousin ? Peccadilles que tout cela ! Vous ne pouvez pas vous douter de ce que c’est que la vie de