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confié le plan de mon livre, et elle m’a prié de le lui faire lire quand il serait terminé ; mais j’ai ajouté que je ne le finirais jamais, si ce n’est sous son inspiration : car je crois qu’elle en sait beaucoup plus que moi. Nous avons causé plus d’une heure, et la nuit nous a séparés. Elle m’a fait promettre de revenir souvent. J’aurais voulu y retourner aujourd’hui, je n’ai pas osé ; mais j’irai demain si la porte de ce malheureux rez-de-chaussée n’est pas replacée, et si madame Germain ne me suscite pas quelque persécution pour m’interdire l’accès du jardin. Quel malheur pour moi et pour mon livre, si, au moment où la Providence me fait rencontrer un interprète divin si compétent sur la question qui m’occupe, un type de femme si parfait à étudier pour moi qui ne connais pas du tout les femmes !… Oh ! oui ! quel malheur, si le caprice d’une servante m’en faisait perdre l’occasion ! car cette dame m’oubliera si je ne me montra pas ; elle ne m’appellera pas ostensiblement chez elle si son mari est jaloux et despote, comme je le crois ! Et d’ailleurs que suis-je pour qu’elle songe à moi ?