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sa figure et sa contenance vont m’influencer beaucoup dans un sens ou dans l’autre.

Laurent s’était levé avec effroi ; il avait pris son chapeau. Pour la première fois il était impatient de quitter Alice ; mais, à sa grande consternation, elle ajouta :

— Dans un quart d’heure mon enfant sera endormi, je vous prie alors de revenir me trouver, M. Laurent.

— Permettez, Madame, que cela ne soit pas, dit Laurent avec plus de fermeté qu’il n’en avait encore montré.

— Laurent, reprit madame de T*** en se levant et en lui saisissant la main avec une sorte de solennité, je sais que cela n’est pas convenable, et que cela doit vous embarrasser, vous émouvoir beaucoup. Mais une telle circonstance de ma vie me pousse en dehors de toute convenance, et je ne m’arrêterais que devant la crainte de vous faire souffrir sérieusement. Dites, devez-vous souffrir en revoyant Isadora ?

— Je ne souffrirai que pour elle ; mais n’est-ce pas assez ? répondit Laurent avec assurance. Ne serai-je pas auprès de vous en face d’elle, comme un accusateur, un délateur ou un juge ? N’exigez pas de moi…