La fête fut belle et le temps ne cessa pas d’être magnifique. Il y eut pourtant quelquefois de la pluie, mais une pluie tiède qui sentait l’eau de rose, l’eau de violette, de tubéreuse, de réséda, enfin toutes les meilleures senteurs du monde, et on avait autant de plaisir à sentir tomber cette pluie qu’à la sentir sécher dans les cheveux aux rayons d’un bon soleil qui se dépêchait de la boire. Il y eut aussi de l’orage, du vent et du tonnerre, et c’était un bien beau spectacle auquel on assistait sans rien payer. Il y avait des grottes immenses où l’on se mettait à l’abri pour regarder la mer
en fureur, le ciel en feu, et pour
entendre les chants extraordinaires et sublimes que le vent faisait dans
les arbres et dans les rochers. Personne n’avait peur, pas même les
petits sylphes et les jeunes farfadets. Ils savaient qu’aucun mal ne
pouvait les atteindre. Quelquefois les ruisseaux