Page:Sand - Histoire du veritable Gribouille.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
DE GRIBOUILLE

était allée prendre le frais sur les feuilles, et tâcher en même temps de lécher un peu de miel qui coulait de la ruche, et dont les fourmis sont aussi friandes que les bourdons. Chaque fois qu’un insecte blessé tombait sur le dos, ou se roulait dans les convulsions de la colère et de l’agonie, vingt fourmis s’acharnaient à le pincer, à le mordre, à le tirailler, et, après l’avoir fait mourir à petit feu, appelaient vingt autres des leurs qui emportaient le mort vers la fourmilière. Dans ce désordre, le miel, ruisselant par les portes brisées des cellules, empiégea si bien les combattants


et les voleurs, que grand nombre périrent étouffés, noyés ou percés par leurs ennemis, dont ils ne pouvaient plus se