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DE GRIBOUILLE

pendant Gribouille, qui s’était trouvé au milieu de l’essaim, n’avait pas une seule piqûre, et il avait pu ramasser son or et l’apporter à la maison. Tandis que Brigoule lavait et pansait ses autres enfants, Bredouille, qui ne songeait qu’à l’argent, s’occupait d’interroger et de fouiller Gribouille, et, cette fois, il le complimentait et lui reprochait seulement d’être un paresseux et un douillet qui aurait eu la force d’en apporter le double. On mit les autres enfants au lit, car ils étaient fort malades, et plusieurs pensèrent en crever.

Mais, dès le lendemain, Bredouille ayant voulu compter l’or avec sa femme, il fut bien étonné de le voir se fondre dans ses doigts et se répandre sur la table en liqueur jaune et poissante, qui n’était autre chose que du miel, et encore du miel très mauvais et plus amer que sucré.

— Pour le coup, dit Brigoule en lavant sa table avec beaucoup de colère, M. Bourdon est sorcier, et il nous sera difficile de l’affiner. Il ne nous faut point mettre mal avec lui, et, au lieu de lui demander de l’argent, il faut lui faire des présents. Il m’a semblé qu’il aimait le miel plus qu’il ne convient à un homme raisonnable, et c’est sans doute pour nous en demander qu’il nous fait cette malice.

— Cela me paraît clair, répondit Bredouille, envoyons-lui du meilleur de nos ruches, et je pense que pour cela il nous payera bien. »