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DE GRIBOUILLE

cendait derrière les buissons, Gribouille ne vit bientôt plus rien, et il se remit en marche pour le château de M. Bourdon.

Il marcha longtemps, longtemps, se croyant toujours près de la lisière du bois, et enfin il s’aperçut qu’il ne savait où il était et qu’il s’était perdu. Il s’assit encore une fois pour se reposer, et il avait grande envie de dormir ; mais, pour ce qu’il avait peur des loups, il sut se tenir éveillé, et marcher encore le plus longtemps qu’il put. Enfin il allait se laisser tomber de fatigue, lorsqu’il vit beaucoup de lumières qui brillaient à travers les arbres, et, quand il se fut avancé de ce côté-là, il se trouva en face d’une grande belle maison tout illuminée et où l’on faisait, du haut en bas, grand bruit de bal, de musique et de cuisine.

Gribouille, tout honteux de se présenter si tard, alla pourtant frapper à la grande porte et demanda à parler au maître de la maison, si le maître de la maison s’appelait M. Bourdon.

— Et vous, lui répondit le portier, entrez, si vous vous appelez Gribouille, car nous avons commandement de bien recevoir celui qui porte ce nom-là. Monseigneur achète ce château et donne une grande fête. Vous lui parlerez demain.