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trouver mauvais que nous ayons changé de lois et de mœurs. Je comprends bien que tu souffres d’entendre parler si légèrement de ta mère ; mais en quoi cela peut-il atteindre ta vie, qui a toujours été si austère, et ta réputation qui est si pure ? Pour mon compte, cela ne me fâche guère, qu’on sache dans le public ce qu’on savait déjà de reste, dans le monde, sur ma grand’mère maternelle.

C’était, je le vois, par les mémoires en question, une aimable femme, douce, sans intrigue, sans ambition, très sage et de bonne vie, en égard à sa position. Il en a été d’elle comme de bien d’autres. Les circonstances ont fait ses fautes, et son naturel les a fait accepter en la rendant aimable et bonne. Voilà l’impression qui me reste de ces pages, dont tu te tourmentes tant, et sois certaine que le public ne sera pas plus sévère que moi. » Ici se terminent les lettres de mon père à sa mère. Sans doute il lui en écrivit beaucoup d’autres durant les quatre années qu’il vécut encore et qui amenèrent de fréquentes séparations à la reprise de la guerre. Mais la suite de leur correspondance a disparu, j’ignore pourquoi et comment. Je ne puis donc consulter pour la suite exacte de l’histoire de mon père que ses états de service, quelques lettres écrites à sa femme et les vagues souvenirs de mon enfance.

Ma grand’mère se rendit à Paris dans le courant de ventose,