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répondre, effrayé peut-être des conséquences de son erreur, qui pouvaient retomber sur lui ou sur le juge de paix. De son côté, le maire du 5e arrondissement, qui n’avait pas de raison pour s’abstenir de répondre, et qui s’était fait communiquer les pièces, répondait, du moins, avec une réserve très convenable, sur la manière dont les formalités avaient été remplies, et se bornait à donner des détails sur la naissance de ma mère, sur Claude Delaborde, l’oiselier du quai de la Mégisserie, sur le grand-père Cloquard, qui vivait encore, et qui portait encore à cette époque, ce renseignement n’est pas dans la lettre du grave magistrat, un grand habit rouge et un chapeau à trois cornes, son habit de noces du temps de Louis XV, le plus beau sans doute qu’il eût jamais possédé, et dont il avait fait si longtemps ses dimanches, qu’il lui fallait enfin l’user par mesure d’économie. À propos de cette origine peu brillante de sa belle-fille, ma grand’mère écrivit au susdit maire, à la date du 27 frimaire an XIII :

« ….. Quelques douloureuses que soient pour mon cœur les informations que vous avez bien voulu prendre, je n’en suis pas moins reconnaissante de votre préoccupation à éclairer ma triste curiosité. La parenté m’afflige fort peu, mais bien le personnel de la demoiselle. Votre silence à son égard, monsieur, m’est une certitude de mon malheur et de celui de mon fils.