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après toi, il n’y aura plus pour moi que douleur et solitude. Le ciel me préserve de faire des projets pour un temps que je ne veux pas prévoir, et dont je ne peux pas seulement accepter la pensée. »

« Du 10 thermidor.

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« Je pars pour Sedan, où Bonaparte va passer et où nous devons aller à sa rencontre le 18 ou le 20. »

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« Du 15 thermidor, à Charleville (août 1803).

« Je suis arrivé hier, j’ai trouvé Dupont très goguenard et fort peu touché de ma fièvre. Nous attendons Bonaparte d’un moment à l’autre.

Il n’y a rien de plaisant comme la rumeur qui règne ici. Les militaires se préparent à la grande revue. Les administrateurs civils composent des harangues. Les jeunes bourgeois s’équipent et se forment en garde d’honneur. Les ouvriers décorent partout, et le peuple bâille aux mouches. Nous avons réuni à Sedan trois régimens de cavalerie et quatre demi-brigades. Nous faisons l’exercice à feu, et nous manœuvrons dans la plaine. C’est tout ce qu’il y aura de beau, car le reste est fort mesquin et arrangé sans goût. L’illumination du premier jour absorbera toutes les graisses et chandelles de la ville ; heureusement pour le lendemain qu’il fait clair de lune.