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resté si longtemps sans vous écrire. Mais nos courses, nos conquêtes, nos victoires, m’ont absolument pris tous mes instans. Désormais, je serai plus exact ; je n’y aurai pas grand’peine. Je n’aurai qu’à suivre les mouvemens de mon cœur, il me ramène toujours vers mon bon oncle, que j’embrasse de toute mon ame.

« Je prie M. de Bouillon d’agréer l’hommage de mon respect, « MAURICE. » Dans une troisième lettre sur la bataille de Marengo, lettre adressée aux jeunes Villeneuve, et commençant ainsi : « Or, écoutez, mes chers neveux, » mon père ajoute quelques circonstances omises à dessein dans ses autres lettres : « Votre respectable oncle, après avoir été frisé par un boulet, culbuté par un autre, lui et son cheval, avait reçu dans la poitrine un coup de crosse, ce qui lui procura un petit crachement de sang qui dura une heure, et dont il se guérit en courant toute la journée au grand trot et au grand galop, etc….. Au reste, mes amis, si je ne me suis pas fait tuer, ce n’est pas ma faute.. Le détail de toutes nos misères serait trop long ; mais figurez-vous ce que c’est que de rester trois grands jours dans des plaines brûlantes sans rien manger. À Torre di Garofolo, nous avions, pour tout soulagement, un puits pour 1,400 hommes……………………………………….