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allons tous, tant que nous sommes, Par notre mère être élevés.

Peut-être, si nous étions hommes, Serions-nous aux enfans trouvés.

« Tes réflexions, ma bonne mère, m’ont vivement touché. J’aurais dû les faire plus tôt ! Si ta conduite, en cette occasion, n’eût réparé les suites imprévues de mon entraînement, j’aurais peut-être été réduit à n’en faire que de stériles et douloureuses. Professer et pratiquer la vertu, c’est ton lot et ton habitude. Adieu, ma bonne mère, ma mère excellente et chérie. On m’appelle chez le général. Je n’ai que le temps de t’embrasser de toute mon ame.

« MAURICE. » Voici l’explication de la lettre qu’on vient de lire. Une jeune femme attachée au service de la maison venait de donner le jour à un beau garçon qui a été plus tard le compagnon de mon enfance et l’ami de ma jeunesse. Cette jolie personne n’avait pas été victime de la séduction : elle avait cédé, comme mon père, à l’entraînement de son âge. Ma grand’mère l’éloigna sans reproches, pourvut à son existence, garda l’enfant et l’éleva.

Il fut mis en nourrice, sous ses yeux, chez une paysanne fort propre qui demeure presque porte à porte avec nous. On voit, dans la suite des lettres de mon père, qu’il reçoit par sa mère des nouvelles de cet enfant, et qu’ils le désignent